Archiv Ladislava Hejdánka | Kartotéka

Paul Ricœur (1980)

Ce qui m´a souvent étonné chez Heidegger, c´est qu´il ait, semble-t-il, systématiquement éludé la confrontation avec le bloc de la pensée hébraïque. Il lui est parfoi arrivé de penser à partir de l´Evangile et de la théologie chrétienne; mais toujours en évitant le massif hébraïque, qui est l´étranger absolu par rapport au discours grec, il évite la pensée éthique avec ses dimensions de relation à l´autre et à la justice, dont a tant parlé Levinas. Il traite la pensée éthique très sommairement comme pensée de valeur, telle que la pensée néo-kantienne l´avait présentée, et ne reconnaît pas sa différence radicale avec la pensée ontologique. Cette méconnaissance me semble parallèle à l´incapacité de Heidegger de fair le „pas en arrière“ d´une manière qui pourrai permettre de penser adéquatement toutes les dimensions de la tradition occidentale. La tâche de repenser la tradition chrétienne par un „pas en arrière“ a´exige-t-elle pas qu´on reconnaisse la dimension radicalement hébraïque du christianisme, qui est d´abord enraciné dans le judaïsme et seulement après dans la tradition grecque? Pourquoi réfléchir seulement sur Hölderlin et non pas sur les Psaumes, sur Jérémie? C´est là ma question. (Note introductive, in: 5349, Heidegger et la question de Dieu, Paris 1980, p. 17.)

Emanuel Rádl (1942)

… Galileiho učení se neosvědčilo: vystoupení proti Aristotelově biologickému pojetí světa ztroskotalo.
Taková je dnes situace – a je tedy třeba zrevidovat učení Aristotela a Galileiho a hledat, kde Galilei chybil. Dá se najít smíření mezi oběma systémy?
Vzpomínám, že spisy Aristotelovy vyšly v 4. století před Kristem a rozšířily se po celém světě. Psalo se o nich, vykládalo, zkoušelo. Ale teprve po 1500 letech se objevil jeden muž, Tomáš Akvinský, který dovedl temné spisy Aristotelovy srozumitelně vyložit.
Jeden filosof vyslovil pak okřídlenými slovy radost, že nepřístupný Aristotelés byl konečně Tomášem Akvinským otevřen k porozumění filosofů.
„Bez Tomáše,“ řekl, „němý je Aristotelés.“
Ale Tomáš zemřel, filosofové ztratili porozumění i pro Tomáše, a od té doby až do našich časů němý byl Aristotelés i Tomáš.
Těžká, přetěžká věc je filosofie!
A přece, když je cípeček porozumění zavadí o moji mysl, hlava zahoří, tento svět zmizí a vidím kolem sebe jen veselé tváře mužům kteří se pozdravují; už všechno pochopili, už rozumějí jeden druhému a mají se rádi, protože poznali, že jeden nejvyšší cíl všechny vedl.
(7118, Útěcha z filosofie, Praha 1994, str. 36.)

Emmanuel Lévinas (1983)

Le sens du cheminement philosophique varie pour celui qui le parcourt selon le moment ou le lieu où il essaie d’en rendre compte. C’est du dehors seulement que l’on peut embrasser et juger un tel devenir. Au chercheur lui-même ne reste que la ressource de décrire les thèmes qui le préoccupent à l’arrêt même où il essaie de faire le point.
(La conscience non intentionnelle, přednáška v Bernu 1983,
in: François Poirié, Emmanuel Lévinas, Lyon 1987, p. 151.)